Jeudi 8 juin.

Après un petit déjeuner dans la cour ombragée de l’Alibi, nous partons à la recherche de notre Salon de coiffure favori.
Nous y allons en tuk tuk, et nous avons l’immense bonheur de retrouver Kim Srah dans son nouveau Salon de la rue 130.
Inouï, elle nous reconnaît et nous voilà tous deux durant 2 bonnes heures à être « shampoignés » pétris, malaxés, chouchoutés, dorlotés, et un masque au concombre pour chacun…un!

Et la tête,
et les pieds
et les mains,
alouette, gentille alouette…

On parle , on rit, on fait des photos…
c’est encore une part de notre vie d’antan qui nous revient avec délice et émotion.
Un bonze passe pour sa quête quotidienne. Kim sort donner des offrandes de notre part, et nous recevons toutes les bénédictions bouddhiques possibles.
Puis, pour rester dans la religion du pays, un petit tour au Wat Phnom, centre historique de la capitale nous permet de retrouver ce lieu magique où je suis tombée amoureuse du pays en février 1996.
Hormis notre éléphant fétiche qui faisait faire le tour du phnom aux enfants. Rien n’a changé si ce n’est la circulation qui s’est intensifiée et quelques tours qui ont poussé vers l’ouest.
À l’est, toujours le Tonlé Sap qui va retrouver quelques centaines d mètres plus bas, le Mékong.

Le Tonlé Sap affluent du Mékong à la particularité de couler 6 mois dans un sens, et 6 mois dans l’autre, de mai à novembre, à cause de la fonte des neiges en Himalaya les eaux du Mékong n’étant plus absorbées en totalité par la mer de Chine, remontent dans le Tonlé Sap terminé par un lac qui durant cette saison de fonte des neiges suivie de la mousson multiplie sa superficie par 6 et son volume d’eau par 70.
À la saison sèche, en novembre, le cours s’inverse à nouveau et cela donne lieu à la fête des eaux, où plus de 300 pirogues avec pas moins de 50 rameurs chacunes rivalisent de vitesse, encouragées par un musicien à l’avant de chacune d’elle, qui scande la mesure en espérant faire gagner son équipe. Sous les clameurs des spectateurs qui se pressent autour de la tribune royale, où ont à l’honneur de pouvoir apercevoir sa majesté qui assiste à cette compétition durant 3 jours.
Ne pas assister à la fête des eaux, est une chose que je n’aurais jamais envisagée quand nous avions le bonheur de résider ici!!!

Nous rentrons au bercail, en passant devant le Palais Royal des vendeurs d’offrandes proposent des fleurs de lotus, des oiseaux à libérer, des bâtonnets d’encens, des bougies, des fruits.

C’est paisible, c’est le Cambodge.

18h Dimitri vient passer la soirée avec nous, encore un déballage de souvenirs…
Ce n’est plus du tourisme, c’est un pèlerinage…

Mardi 6 juin.

Dans la région de Da Nang et de Ho Ian on récolte depuis des siècles les précieux nids d’hirondelles, les salanganes qui vivent sur le littoral construisent des nids faits d’algues et de salive qui sont récoltés avant la ponte et reconstruits aussitôt par les malheureux volatiles qui nichent dans des falaises abruptes, la cueillette est des plus périlleuse, et il n’est pas rare que quelque pilleur de nids ne s’écrase sur les rochers, aussi, depuis quelques années, certains propriétaires d’immeubles transforment leurs habitations, où en construisent spécialement pour ces oiseaux qu’ils attirent dans leurs logements obscurs et adaptés, à l’aide de hauts parleurs qui émettent des pépiements, ces locataires ne rechignent jamais à payer le prix fort du loyer, les « nids d’hirondelle » réputés revigorants pour ne pas dire aphrodisiaques sont très prisés des vieux asiates qui les achètent à prix d’or.
Il n’est donc pas rare de voir ces étranges habitations presque sans fenêtres le long du littoral .

7h, le soleil écrase La ville bien tôt ce matin.
Après un petit déjeûner typique sur le conseil de Nathan : Bo Né et bandmi, (baguette de pain francais), délicieux!!!
Nous plions bagages et en route pour l’aéroport, nous faisons l’erreur d’aller à l’aéroport international car nous partons pour le Cambodge, nous avions occulté que c’était via Saïgon. Après une petite marche, nous sommes avec 2 heures d’avance devant la porte d’embarquement.
L’avion survole le port et les plages sublimes de Da Nang, puis il oblique sur les hauts plateaux. Des turbulences s’annoncent et de gros cumulus nous cachent la terre.
Un transit de 2 heures à Ho Chimin nous permet à peine de récupérer nos valises, de changer de terminal et d’enfin pouvoir s’installer dans le vol pour Phnom Penh.
17h on aperçois le Mékong par le hublot, ouf, nous y sommes.
Il nous faut passer à l’immigration pour obtenir le visant c’est un peu long.
Enfin dehors, le rush de la sortie du boulot, les immeubles ont poussé ici aussi comme des champignons. Nous avons un mal fou à nous repérer. Heureusement, aux abords du Palais Royal, c’est toujours pareil, (non ce n’est pas au palais que nous logeons, mais pas très loin…)

Lundi 5 juin.

Alors que nous sirotons notre petit « café sua Da » à une terrasse, nous avons la joie de voir Chloé et Hélio qui partent au boulot à moto. Ils viennent nous livrer notre sac de linge, lavé et séché (hélas, pas repassé. Ils exagèrent!..)

Nous achetons des croissants à la boulangerie du coin, et allons voir Nathan au cabanon pour un café supplémentaire.
Notre objectif ce matin, est d’aller visiter le temple caodaïste et le marché.
La chaleur est infernale, et le but est d’essayer de marcher le plus possible à l’ombre, mais cela exige de grands détours, car les trottoirs abrités du soleil sont encombrés de milliers de motos stationnées, qui nous contraignent à descendre dans la rue écrasée de lumière.
Heureusement, les terrasses abondent et après le café, ce sont des jus de fruits: citronnades, goyaves, fruits de la passion, annanas que l’on consomme fréquemment, assis sur de petits fauteuils bas installés sur les trottoirs et rafraîchis par des ventilateurs sans cesse en mouvement.

Le Caodaïsme est une religion syncrétiste (certains la qualifie de secte) mais elle a toute ma sympathie. Fondée en 1919 et instituée en 1925 par Ngô Van Chiêu fonctionnaire vietnamien, résidant alors sur l’île de Phu Quoc. il serait entré par le truchement de jeunes médiums, en relation avec un esprit : Cao Daï (palais suprême.)

Dans le temple. Une sphère sur laquelle un œil unique est représenté ( Victor Hugo figure au Panthéon des personnalités vénérées et on imagine que le fondateur de ce courant religieux connaissait son œuvre : « l’œil était dans la tombe, et regardait Caïn… »)

Sous l’œil, les 3 préceptes fondamentaux sont inscrits:
« Thiên nhân hop nhât »
Le monde et les humains sont en harmonie.
« Van giao nhat Ly  »
Toutes les religions sont identiques.
« Thiên chân vo nga »
La méditation transcende l’individu.

Nous avons la chance d’arriver à midi heure de la prière.
C’est paisible, calme et serein.

Le marché couvert est une chaudière où on essaie de rester le moins possible, une courte halte pour admirer les ponts et la presqu’île en face et vite vite, nous arrêtons un taxi pour rentrer à l’hôtel pour profiter d’une douche tiède et d’une atmosphère outrageusement climatisée.
Après un massage des pieds des plus relaxant, une soirée au Cabanon entourés des neveux autour d’un plat de spaghetti aux fruits de mer divins, termine en beauté notre séjour Vietnamien.

Le Vietnam? Par rapport à la Chine?
C’est la Provence part rapport à l’Europe, c’est la vie au soleil, au grand air, la bonne humeur, la cuisine savoureuse, la rigolade, la joie de vivre…

Dimanche 4 juin.

8h, après une excellente nuit, le petit déjeuner de l’hôtel est assez insipide, mais dans tous les troquets alentours un « petit café glacé au lait condensé sucré » est une friandise exquise.
Hélio et Nathan viennent nous chercher pour la journée, il fait une chaleur torride : 37º! en route pour Ho Ian la perle du Vietnam : « se réunir dans la paix » elle est classée au patrimoine mondial de l’humanité, et connue depuis le Ve siècle, ancien port du grand Champa, les princes payaient un tribu à l’empire du milieu et autorisaient les jonques chinoises à mouiller tout l’hiver dans sa rade abritée. Rattachée au royaume d’Annam au XVe la ville connut un immense essor commercial avec l’installations de comptoirs chinois, japonais, indonésiens, hollandais, portugais, anglais et français. De belles demeures de tous styles sont le fleuron de ce port où avaient lieu de nombreux échanges: épices, soie, porcelaines chinoises, nids d’hirondelles…
Le missionnaire Alexandre de Rhodes né en Avignon en 1591, linguiste éminemment distingué y diffusa le : quôc-ngu (langue écrite en caractères romanisés) et toujours en vigueur.
Une belle journée, au bord de la mer de Chine avec vue sur les îles, et nous avons la joie de rencontrer Florence Moralli, amie de longue date, venue rendre visite à son fils Kenzo qui vient d’avoir un bébé Esteban. Nous passons un bon moment ensemble.
Nous quittons cette ravissante ville, alors qu’un flux considérable de baigneurs arrive à la fraîche.

Samedi 3 juin.

7h, nous avons plié bagages et nous apprêtons à prendre une voiture privée commandée la veille pour nous rendre à l’aéroport, hélas la voiture à pas mal de retard, ce qui nous met (à moi plus particulièrement) dans un état de méga stress.
7h20, la voiture arrive enfin et nous partons à l’heure où les rues regorgent d’une intense circulation. Jamais nous ne sommes arrivés si tard à un enregistrement!
Nous quittons Hanoï sans aucun de regret, et partons sur Da Nang (750.000 habitants) à 800 km, plein sud.
Le temps est splendide et la visibilité étonnante de clarté, l’avion survole le fleuve et l’on comprend au confluent pourquoi il porte ce nom.
La mer est rouge sur des kilomètres.
On aperçoit la chaine anamitique couronnée de nuages blancs. Derrière le Laos ( un petit regret, c’était dans notre idée d’y aller faire un petit tour en moto, mais, ce n’est plus à l’ordre du jour…)
Nous survolons une superbe lagune entre mer et montagne. Des sampans parsèment la rivière.
Nous arrivons, Hélio et Nathan, mes petits neveux nous attendent. Retrouvailles, embrassades, bavardages babillages, on rit, on est heureux d’être ensemble.
Nous avons le plaisir de Faire la connaissance de Chloé de son papa et de sa compagne.
Le soir le repas de fruits de mer présentés vivants et pêchés juste en face est un régal.